Le train de déchets allemands retardé par les anti-nucléaires

STRASBOURG (AFP), le 01-08-2001
Le long convoi de déchets nucléaires allemands à destination des centres de retraitement français et britannique a été bloqué mercredi soir par une dizaine de militants anti-nucléaires français et allemands pendant une vingtaine de minutes en gare de Bischheim, dans le Bas-Rhin.

Quatre des manifestants se sont attachés sur les rails à 20h25, pour l'un des plus longs blocages réalisés par des militants anti-nucléaires en France. Deux se sont enchaînés et deux autres se sont liés les mains à l'intérieur d'un tube métallique jaune placé sous les rails. C'est la première fois que ce système de tube est utilisé en France, a indiqué Gilbert Poirot, porte-parole d'Initiatives citoyennes européennes contre le nucléaire.

Ils ont été évacués par une soixantaine de policiers et de CRS, sortis du convoi qui s'était immobilisé à environ 400 mètres de là. Les forces de l'ordre ont utilisé une scie circulaire pour dégager les manifestants, alors qu'une centaine de militants des Verts, de la Fédération anarchiste et de la Ligue communiste révolutionnaire, arrivés en renfort, protestaient bruyamment sur le quai.

Quelques heurts ont ensuite opposé les forces de l'ordre aux militants anti-nucléaires, dont certains brandissaient des pancartes avec le slogan "sortir du nucléaire, c'est possible".

Deux manifestants qui s'étaient attachés les mains dans un tube, un Français, Gilbert Poirot, et un Allemand, ont été interpellés pour entrave à la circulation des trains. Deux autres ont été interpellés pour un contrôle car ils essayaient d'aller sur les voies. Un cinquième, qui s'est rendu au commissariat spontanément, a été entendu car il avait mordu un fonctionnaire de police. Tous ont été relâchés dans la soirée, alors qu'une cinquantaine de personnes manifestaient devant l'hôtel de police.

Le convoi de douze conteneurs est reparti à 20h45 de la gare de Bischheim, près de Strasbourg. Le transport totalisait cinquante minutes de retard sur l'horaire prévu, car il avait passé la frontière franco-allemande avec un quart d'heure de retard.

En Allemagne, à Karlsruhe, six manifestants anti-nucléaires ont été interpellés dans l'après-midi alors qu'ils tentaient d'occuper les rails. A Hambourg, dans la nuit de mardi à mercredi, environ 150 manifestants ont protesté contre les convois dans le calme et 17 autres manifestants se sont assis sur les rails. La police les a dégagés sans qu'ils exercent de résistance.

Cinq emballages de déchets nucléaires proviennent des centrales de Stade (nord) et Brunsbuettel (nord) et ont été assemblés à la hauteur de Hambourg (nord) dans la nuit de mardi à mercredi. Sept autres proviennent des centrales de Muelheim-Kaerlich (sud-ouest), Philippsburg (sud-ouest) et de Neckarwestheim (sud-ouest).

Les transports de déchets nucléaires depuis et vers l'Allemagne ont repris fin mars, après avoir été suspendus en avril 1998 en raison d'un scandale de contamination à la surface des conteneurs. Ils n'ont jamais excédé trois à quatre emballages.